Dans une déclaration poignante ce dimanche 10 août 2025, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, a exprimé son horreur face aux révélations d’un rapport des Nations Unies faisant état d’un massacre de 319 civils dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Parmi les victimes figuraient 48 femmes et 19 enfants, tués entre le 9 et le 21 juillet dernier par des éléments présumés du M23 et des Forces de défense rwandaises (RDF).
Le célèbre gynécologue congolais a qualifié ces atrocités de « nouvel épisode de barbarie » dans le long calvaire que subit le peuple congolais depuis trente ans. Son constat est sans appel : la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans l’Est du pays, où les civils paient le plus lourd tribut à cette violence endémique.
Malgré les accords de paix signés à Washington et Doha, le Dr Mukwege a observé avec amertume que les rebelles étendent désormais leurs opérations jusqu’à certaines localités du Sud-Kivu. Pour lui, ces traités ne seraient qu’une « façade » destinée à tromper la communauté internationale tout en permettant aux agresseurs de poursuivre leurs exactions en toute impunité.
Dans un vibrant plaidoyer, le lauréat du Nobel a fustigé l’inaction des autorités congolaises, dénonçant leur incapacité à saisir l’ampleur de la menace. « Personne ne viendra sauver le Congo à notre place », a-t-il lancé, appelant la classe politique à transcender ses divisions pour faire face à ce qu’il considère comme un projet d’extermination du peuple congolais et de démembrement du pays.
Ce cri d’alarme intervient dans un contexte où les appels répétés de la société civile et des défenseurs des droits humains semblent tomber dans l’oreille de sourds, la communauté internationale restant étrangement silencieuse face à cette escalade de violence. Le Dr Mukwege, voix respectée de la cause congolaise, rappelle ainsi l’urgence d’une action concertée et déterminée pour mettre fin à ce cycle infernal de souffrances.
Par Marius Bopenga
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