Une tempête sociale s’annonce dans le secteur bancaire congolais. L’Intersyndicale d’Equity BCDC a adressé une lettre véhémente au ministre du Travail pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « plan de licenciement maquillé » visant près de 460 employés, accusés de fraude suite à une enquête menée depuis le Kenya.
Les griefs des syndicats
Dans sa correspondance, l’Intersyndicale dénonce avec force :
- Une procédure disciplinaire expéditive et cavalière
- Des accusations de fraude basées sur une enquête menée depuis l’étranger
- La violation des droits fondamentaux des travailleurs
- Le non-respect des obligations légales en matière de relations professionnelles
Un contexte social déjà explosif
Cette crise intervient dans un climat déjà tendu depuis janvier 2025, marqué par :
- La mauvaise application du barème salarial négocié en novembre 2024
- Le blocage persistant de la classification des emplois
- Des tensions récurrentes sur les questions de rémunération
Les revendications syndicales
Face à cette situation, l’Intersyndicale exige :
✓ La suspension immédiate de la procédure de licenciement
✓ L’ouverture urgente d’un dialogue tripartite
✓ Le respect intégral des engagements salariaux
✓ Le paiement des primes et alignements rétroactifs
Calendrier de protestation
Les syndicats ont annoncé une escalade des actions dès le 12 août :
- 12/08 : Sit-in devant les sièges de la banque
- 13/08 : Manifestations devant les Assemblées et Mairies
- 14/08 : Journée nationale de deuil symbolique
- 15/08 : Grève générale avec cessation totale des activités
Impact immédiat
Dès ce mardi, les agences Equity BCDC ouvriront avec retard, préfigurant des perturbations majeures dans les services bancaires. Les travailleurs entendent ainsi dénoncer ce qu’ils qualifient d' »abandon des travailleurs par le capitalisme impérial ».
Cette crise met en lumière les tensions croissantes entre direction et personnel dans le secteur bancaire congolais, avec en toile de fond des questions cruciales de justice sociale, de dignité au travail et de respect des conventions collectives. La balle est désormais dans le camp des autorités pour éviter une paralysie du secteur.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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