De violents affrontements ont opposé jeudi les forces de sécurité congolaises (FARDC/PNC) à des combattants Wazalendo dans le quartier Tokolote, en plein cœur de Kindu, chef-lieu du Maniema. Le bilan, rendu public vendredi par l’armée, fait état de quatre morts dans les rangs des forces de l’ordre (deux militaires et deux policiers) ainsi que cinq insurgés tués et plusieurs blessés des deux côtés.
Une délégation officielle prise pour cible
Selon le lieutenant Meya Gbe Jérémie, porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 Nord-Kivu, les violences ont éclaté lorsqu’un groupe de Wazalendo, sous le commandement d’Amani Huseni Josué (alias Saddam), a tendu une embuscade à une délégation mixte FARDC-PNC accompagnant le ministre provincial de l’Intérieur. Cette mission avait été dépêchée pour engager le dialogue avec les combattants, en proie à un mécontentement croissant.
Les assaillants, qui avaient au préalable dépouillé un poste de police de ses armes, ont ouvert le feu, contraignant les forces gouvernementales à une riposte immédiate. « Cette attaque surprise a obligé nos éléments à répliquer, causant malheureusement des pertes humaines et des dégâts collatéraux », a déclaré le porte-parole militaire.
Colère des Wazalendo : faim et frustrations
Plusieurs sources locales indiquent que les combattants, stationnés à 12 km de Kindu, n’avaient pas reçu de ravitaillement alimentaire depuis une semaine, une situation ayant alimenté leur exaspération. « Ils étaient affamés, frustrés. Ce matin, ils ont commencé à se rassembler avant que tout ne dégénère », témoigne Alex Luhembwe, un habitant.
Les échanges de tirs, qui ont duré plusieurs heures, ont plongé la ville dans la panique. Des civils ont fui vers des lieux de culte ou des écoles, tandis que des renforts militaires étaient déployés dans les quartiers sensibles. « J’ai vu deux corps près de l’hôpital 100 Maisons. C’était le chaos », rapporte un autre témoin.
Les Wazalendo accusés de « hors-la-loi »
Les autorités militaires rejettent les motivations avancées par les insurgés, notamment une prétendue arrestation du fils de leur chef, qualifiée de « fausse information ». Le lieutenant Meya a dénoncé la dérive « hors-la-loi » des Wazalendo, estimant qu’ils « menacent la stabilité institutionnelle ».
Face à la tension persistante, un couvre-feu a été instauré à Kindu, où les autorités appellent la population à la vigilance et à éviter tout mouvement suspect.
À suivre : Les représentants des Wazalendo sont attendus pour s’expliquer sur les circonstances de l’affrontement, tandis que la population réclame transparence et apaisement.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online