La province de l’Ituri est le théâtre d’un violent clash politique entre le député national Gratien Iracan et les forces armées, après que l’élu de Bunia-ville a accusé l’armée et le gouverneur militaire Luboya de complicité dans les massacres ciblant la communauté Hema dans le territoire de Djugu.
Un député dans le collimateur de l’armée
Dans une déclaration incendiaire, Iracan a dénoncé la passivité des FARDC face aux violences, affirmant que les autorités provinciales et militaires laissent faire les tueries. Des propos qui ont provoqué la colère du lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole de l’armée en Ituri, qui a qualifié ces accusations de « scandaleuses et diffamatoires ».
« Ces déclarations exonèrent les groupes armés et sabotent le travail du gouverneur et des forces de l’ordre. Cet homme doit être arrêté pour ses propos incendiaires », a tonné Ngongo, exigeant que la justice se saisisse du dossier.
Un contexte explosif qui rappelle le Nord-Kivu
Cette crise politique survient dans un climat déjà tendu, marqué par :
✔ La persistance des massacres dans les zones rurales de l’Ituri
✔ La méfiance des communautés envers l’état de siège
✔ Des accusations récurrentes de collusion entre certains militaires et milices
Certains observateurs y voient un scénario similaire à celui du Nord-Kivu, où le gouverneur Constant Ndima avait été limogé sous pression après des accusations de complicité avec des groupes armés. « Iracan joue un jeu dangereux. En attaquant systématiquement l’armée et le gouverneur, il alimente un climat de défiance qui pourrait déstabiliser encore plus la province », analyse un expert en sécurité.
Un lobbying contre l’état de siège ?
Plusieurs sources militaires suggèrent que le député Iracan mènerait une campagne de déstabilisation contre l’état de siège, qui gênerait certains intérêts locaux. « C’est la même rhétorique qu’au Nord-Kivu. On accuse les autorités pour justifier un changement politique, mais sans proposer de solutions », déplore un officier des FARDC sous couvert d’anonymat.
Quelles conséquences pour l’Ituri ?
Alors que la province reste en proie aux violences des ADF, CODECO et FRPI, cette nouvelle polémique risque :
🔺 D’affaiblir la coordination civile-militaire
🔺 D’envenimer les tensions intercommunautaires
🔺 De détourner l’attention des véritables défis sécuritaires
Prochaines étapes :
La justice sera-t-elle saisie ? Le gouvernement central interviendra-t-il pour apaiser les tensions ? Une chose est sûre : l’Ituri n’a pas besoin de nouvelles divisions alors que la paix reste fragile.
Par José Lumbala, correspondant à Bunia
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