Le procès de l’ancien président Joseph Kabila a connu un développement dramatique ce jeudi avec le réquisitoire de l’auditeur général des FARDC. Le lieutenant général Jean René Likulia Bakulia a demandé la peine capitale contre l’ex chef d’État congolais, au pouvoir de 2001 à 2019.
Des accusations multiples et graves
L’auditeur général a retenu une longue liste de charges contre Joseph Kabila, incluant trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel par balles, viol, torture, déportation et occupation par la force de la ville de Goma. Il a également ordonné l’arrestation immédiate de l’ancien président.
La controverse sur l’identité
Les avocats de la partie civile ont radicalement contesté l’identité même de l’ancien président. Me Richard Bondo, coordonnateur des avocats de la République, a déclaré : « C’est un Rwandais adopté sociologiquement et non légalement par Laurent Désiré Kabila. On a créé sa mère ». Me Jean Marie Kabengela a demandé que Kabila soit « jugé comme espion » et non comme citoyen congolais.
Réactions et divisions politiques
La demande de peine de mort a provoqué des réactions immédiates. Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de Kabila, a dénoncé sur les réseaux sociaux ce qu’il qualifie de « crime d’État ». José Makila, ancien ministre, a estimé que « c’est l’État de droit qu’on sacrifie ». Les partisans de Kabila continuent de dénoncer une « parodie de procès ».
Contexte de négociations de paix
Ce développement judiciaire intervient dans un contexte particulièrement sensible alors que le gouvernement congolais et l’AFC/M23 négocient un accord de paix à Doha. Une déclaration de principe a été signée le 19 juillet et le médiateur qatari a transmis un projet d’accord aux deux parties le 14 août.
Attente du verdict
La Haute Cour militaire doit maintenant rendre son verdict dans les prochains jours. Cette décision, quelle qu’elle soit, aura des conséquences profondes sur la stabilité politique du pays, le processus de paix en cours avec les rebelles, la réconciliation nationale et l’image internationale de la RDC.
Ce procès historique dépasse la simple question judiciaire pour toucher aux fondements de l’identité nationale et de la continuité de l’État, plaçant la RDC à un carrefour déterminant de son histoire contemporaine.
Par Marius Bopenga
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