Le mouvement politico-militaire AFC/M23 a considérablement renforcé ses positions dans le sud du territoire de Lubero, au Nord-Kivu, où il contrôle déjà plusieurs localités depuis des mois. Des navettes régulières de véhicules transportant hommes et matériel militaire sont observées depuis deux semaines sur l’axe Kirumba-Katondi, confirmant une préparation active en vue de nouvelles offensives.
Une population contrainte à l’exode
Neuf villages des groupements Ikobo et Kisimba se sont vidés de leurs habitants en l’espace de 24 heures, après que les rebelles eurent ordonné leur évacuation. Les localités de Mukii, Mirombo, Kamuli, Kalinga, Buhimba, Ngambi, Mbukuru et Mukohwa sont désormais désertes. Les populations ont été contraintes de se déplacer vers des zones sous contrôle rebelle, notamment Rusamambu, Kateku et Buleusa.
Selon les autorités locales, cet ordre émanerait d’un chef de groupement nommé par l’AFC/M23 à Ikobo. Les rebelles justifient ces déplacements forcés en accusant les habitants de collaborer avec les groupes d’autodéfense locaux (wazalendo) et de renseigner ceux-ci sur leurs mouvements.
Préparatifs d’offensives imminentes
Des sources sécuritaires indiquent que ces renforts massifs visent à préparer des attaques contre les positions des FARDC et des miliciens Maï-Maï dans le groupement de Kanyabayonga. D’autres informations font état de projets d’assaut sur des cités stratégiques du sud de Lubero, telles que Musienene et Lubero-centre, en partant du nord de la chefferie de Baswagha.
La reprise des hostilités après plusieurs mois d’accalmie suscite une vive inquiétude parmi les acteurs locaux, qui dénoncent les conditions humanitaires précaires dans lesquelles sont contraints de vivre les déplacés, privés de leurs terres et de leurs moyens de subsistance.
Appel à l’action des autorités
Face à l’expansion territoriale de l’AFC/M23 et aux déplacements massifs de populations, les leaders locaux lancent un appel urgent au gouvernement congolais pour qu’il intervienne militairement et reprenne le contrôle des zones occupées, afin de protéger les civis et mettre un terme à l’avancée rebelle dans la région.
Par Paul Kambale, correspondant à Beni
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