Le comité provincial du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) de Tshopo a interdit à ses membres de se rendre dans les localités d’Ilambi et de Yanfira, dans le territoire d’Isangi dans la Tshopo, après le meurtre atroce de quatre professionnels de santé, dont un médecin, le 6 octobre 2025.
Ces victimes ont été sauvagement tuées après avoir été faussement accusées d’appartenir à un réseau mystique censé faire disparaître les organes génitaux des habitants.
Dr Patrick Buname, président du CNOM provincial, a indiqué que cette décision constitue une mesure conservatoire visant à protéger les personnels de santé, et pourrait être révisée lorsque la situation sécuritaire s’améliorera, notamment avec l’arrestation des responsables ayant alimenté cette désinformation mortelle.
Il précise que cette mesure ne vise pas à condamner collectivement les populations locales, mais à garantir un environnement sûr pour les soignants.
« Mais il y a des meneurs, des acteurs qui étaient là qui sont notre première cible, nous voulons que la justice puisse les entendre et les condamner. Mais par rapport à ces villages et à toute la population environnante, nous avons pris des mesures conservatoires en attendant que tout soit revu à la normale, nous avons décidé qu’aucun médecin ne pourra aller dans ces localités tant que nous ne sommes pas sûrs que les mesures sécuritaires sont prises ».
Dr Buname a lancé un appel au Gouvernement et aux organisations humanitaires pour apporter leur aide afin d’assurer la protection et la poursuite des soins dans cette zone, tout en reconnaissant que beaucoup d’habitants sont innocents et ne sont pas impliqués dans ces actes violents.
Ce drame a suscité une vive émotion dans la communauté médicale locale et a conduit à un arrêt de travail pour réclamer justice en faveur des victimes et sécurité pour le personnel soignant.
Radio Okapi