Une opération de bouclage menée par les rebelles de l’AFC/M23 a plongé le village de Ngangi 3 dans la terreur aux aurores de ce vendredi. Selon des témoignages recueillis sur place, plusieurs personnes, principalement des jeunes hommes, ont été arbitrairement arrêtées.
« Tôt ce matin vers 5h00, notre avenue a été visitée par les éléments du M23. Ils ont emporté tous les jeunes et les hommes. Ma mère m’a aidé à feindre la maladie pour que je reste caché dans ma chambre, en silence », a confié un habitant sous le choc, toujours caché chez lui.
Ce récit illustre une angoisse devenue quotidienne pour de nombreux civils. « Nous vivons la peur permanente. Dans plusieurs quartiers, les rafles se multiplient, les jeunes disparaissent sans laisser de trace, et les familles vivent dans la psychose », a poursuivi le jeune homme, dépeignant un climat d’insécurité généralisé.
Une crise humanitaire qui s’aggrave à Walikale
Cette recrudescence des violences et des enlèvements force des milliers de personnes à fuir leurs foyers. Depuis quatre jours, une nouvelle vague de déplacés internes afflue dans le groupement Ihana, territoire de Walikale.
Fuyant les affrontements entre les rebelles et les groupes d’autodéfense Wazalendo, ces familles, originaires du groupement Bashali Mokoto dans le Masisi, cherchent refuge à Mutongo, Misheeshe et dans d’autres villages environnants.
Selon des sources locales, plus de 1 000 ménages se retrouvent sans abri ni ressources, hébergés de manière précaire dans des familles d’accueil, des écoles et des églises. Ils ne reçoivent pour l’instant aucune assistance humanitaire organisée.
« Ils ont tout abandonné lors de leur fuite. Nous lançons un appel pressant aux organisations humanitaires pour venir en aide à ces populations en détresse », a alerté une autorité locale, soulignant l’urgence de la situation.
Cette nouvelle vague de déplacement vient alourdir une crise humanitaire déjà aiguë, s’ajoutant à d’autres arrivées massives enregistrées il y a environ un mois. Les communautés hôtes, déjà fragilisées par une insécurité persistante, sont désormais submergées et peinent à partager leurs maigres ressources.
Cette situation critique appelle à une mobilisation humanitaire urgente pour éviter une catastrophe plus grande encore.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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