Vingt-neuf ans après la tragédie, la mémoire du massacre de Lemera reste vive pour le Dr Denis Mukwege. Dans un témoignage poignant, le Prix Nobel de la Paix a ravivé le souvenir de cette nuit du 6 octobre 1996 où l’hôpital dont il était directeur fut attaqué par des rebelles.
« Les patients abattus dans leur lit à bout portant. Le personnel, incapable de fuir, exécuté de sang-froid », se remémore-t-il. Cette atrocité, survenue au début de la première guerre du Congo, a été l’élément déclencheur qui a transformé le parcours du gynécologue.
De l’horreur naît une vocation
Forcé de fuir, le Dr Mukwege pose en 1999 les fondations de l’hôpital de Panzi à Bukavu. C’est là qu’il accueille sa première patiente victime de violences sexuelles, une jeune femme blessée par balle dans ses organes génitaux. Face à « la violence macabre » sans limites, Panzi devient bien plus qu’un hôpital : un symbole mondial de résilience où des milliers de femmes retrouvent dignité et espoir.
Un combat inachevé
Près de trois décennies plus tard, le médecin constate avec amertume que les violences persistent. Son message sonne comme un appel à la mémoire collective et à l’action : Lemera ne doit pas tomber dans l’oubli, car c’est de cette tragédie qu’est né un combat qui continue pour la vérité, la justice et la paix en RDC.
Par Marius Bopenga
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