La scène politique congolaise est secouée par l’expulsion ce mercredi du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de son siège historique situé avenue Pumbu dans la commune de la Gombe. Cet événement intervient dans un contexte déjà marqué par la suspension récente des activités de ce parti d’opposition.
Selon les autorités judiciaires, cette opération fait suite à une décision de justice ordonnant la restitution du terrain à ses propriétaires légitimes, la famille Serana. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a précisé que la parcelle avait été illégalement occupée pendant 23 ans par Gloria Mteyu, sœur de l’ancien président Joseph Kabila, qui y avait installé le siège du parti.
Le PPRD a vivement réagi à cette expulsion, dénonçant une « opération politique » et des violences contre ses militants. Dans un communiqué, le parti affirme que plusieurs de ses membres ont été arrêtés et que des biens ont été saccagés lors de l’intervention.
Cette situation révèle plusieurs aspects préoccupants de la vie politique congolaise. D’abord, elle met en lumière la question des droits fonciers à Kinshasa, où même un ancien parti au pouvoir n’a pas pu sécuriser légalement son siège pendant ses 18 années de gouvernance. Ensuite, elle illustre les tensions persistantes entre les soutiens de l’actuel président Félix Tshisekedi et ceux de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila.
L’opinion publique réagit diversement à ces événements. Certains y voient une simple application de la loi après des années d’occupation illégale, tandis que d’autres dénoncent un règlement de compte politique, soulignant le timing suspect de cette expulsion qui coïncide avec la suspension des activités du parti.
Alors que le PPRD se retrouve sans local officiel, des questions se posent sur sa capacité à maintenir ses activités politiques. Cette crise intervient à un moment crucial, alors que le pays se prépare pour les prochaines échéances électorales.
Les observateurs politiques s’inquiètent d’une possible escalade des tensions, appelant au respect des droits de l’opposition et au dialogue entre les différentes forces politiques du pays. Cette affaire souligne une fois encore les défis que doit relever la RDC dans sa marche vers une démocratie apaisée.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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