La voix de Grâce Tshika tremble de colère et de douleur. Alors que certains célèbrent la naissance d’une nouvelle plateforme d’opposition, elle, y voit un enterrement de la mémoire des combats passés. Pour cette militante, s’asseoir à la table de Joseph Kabila n’est pas une stratégie politique, mais une souillure morale.
Son discours n’est pas un simple communiqué ; c’est un tombeau pour les disparus, une prière laïque pour les « âmes qui errent encore ». Elle évoque Luc Nkulula, son « frère et héros », et toutes celles dont la vie a été brisée, pour qui cette alliance sonne comme une seconde trahison.
À travers son refus catégorique, c’est la voix d’une génération d’activistes qui refuse de transiger avec ce qu’elle considère comme les bourreaux de leur histoire. Sa désolidarisation, rageuse et définitive, illustre le gouffre qui sépare la realpolitik des salles de réunion et la mémoire brûlante du combat citoyen sur le terrain.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online